Interview de M. Iaconelli, directeur du lycée Saint Michel des Batignolles à Paris:

La définition classique du charisme en sociologie est celle que donne Max Weber dans Economie et société: « qualité extraordinaire d'un personnage, qui est, pour ainsi dire, doué de forces ou de caractères surnaturels ou surhumains ou tout au moins en dehors de la vie quotidienne, inaccessible au commun des mortels ; ou encore qui est considéré comme envoyé par Dieu ou comme un exemple, et en conséquence considéré comme un chef ».

Le charisme n'est pas mesurable ni identifiable.Cette définition du charisme s'inscrit dans une sociologie de la domination. Chez Weber, la domination signifie « la chance de trouver des personnes déterminables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé ». Cette chance repose sur la légitimité de la domination qui dépend de la capacité d'un individu à reconnaître chez un autre la possession de qualités extraordinaires. Ces personnes prêtes à obéir marquent une soumission qui résulte d'une forme de reconnaissance. S’il n'y a pas de reconnaissance, il ne peut y avoir de domination. Le porteur de charisme doit mettre en évidence les preuves de ses qualités.

 

Dans la religion chrétienne, ensemble des dons spirituels extraordinaires octroyés par Dieu à des individus ou à des groupes.

 

Un charismatique est habituellement un orateur de prestige, adulé par une portion importante d'une communauté donnée. Les causes du charisme d'une personne restent difficiles à cerner: la voix, le geste, la prestance sont des composantes habituellement citées. S'ajoutent souvent la représentation symbolique de la personne: son expérience, son apport, son courage et une série de qualités qui lient étroitement le présent d'une communauté à la personne charismatique. Bien qu'il demeure difficilement explicable, le charisme est essentiellement contextuel